L’ancien président de la Cour suprême de la Corée du Sud, Yang Sung-Tae accusé d’abus de pouvoir et d’ingérence dans certains procès, a été arrêté hier jeudi à Séoul.
Selon l’agence Yonhap, l’ancien juge a été immédiatement placé en détention après que le tribunal du district central de Séoul ait délivré le mandat d’arrêt réclamé par le parquet à l’issue d’une longue audience.
Yang Sung-Tae est accusé d’abus de pouvoirs et de s’être ingéré dans le déroulement de certains procès en faisant pression sur certains juges. Les soupçons contre lui ont commencé à émerger après la destitution en mars 2017 de l’ancienne présidente de la Cour, Park Geun-Hye, actuellement en prison, pour son implication dans un vaste scandale de corruption à tiroirs.
Yang Sung-Tae aurait cherché à ralentir l’instruction de plaintes de personnes contraintes de travailler pour des entreprises japonaises durant la guerre à un moment où l’ancienne présidente voulait améliorer les relations avec Tokyo.
Il est aussi accusé d’avoir fait pencher la machine judiciaire du côté de l’ancienne présidente dans le but d’obtenir en contrepartie, la création d’une nouvelle cour d’appel qui aurait été une seconde Cour suprême.
Pour parvenir à ses fins, il aurait placé sur une liste noire, des juges dont les opinions politiques divergeaient de la sienne et aurait créé une caisse noire pour les services secrets.
Park Geun-hye a été condamnée en août dernier en appel, à 25 ans de réclusion pour corruption et abus de pouvoir.
De son côté, Yang Sung-tae, âgé aujourd’hui de 71 ans et qui a présidé la Cour suprême pendant six ans avant de partir à la retraite en 2017, dément toutes les accusations portées contre lui.
La Corée du Sud est coutumière des arrestations d’hommes politiques, mais c’est la première fois que des juges de ce niveau se retrouvent en prison. Cette affaire soulève des inquiétudes sur la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice en Corée du Sud, pays qui a été une dictature militaire jusque dans les années 1990.