Les députés espagnols ont rejeté hier mercredi le premier projet de loi de finances du chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez.
Au pouvoir depuis huit mois, ce dernier pourrait se retrouver contraint à convoquer des élections anticipées.
Le texte a été condamné avant même qu’il puisse être voté après qu’une majorité de 191 députés sur 350 aient voté en faveur d’amendements, présentés notamment par le Parti populaire (PP, droite), les libéraux de Ciudadanos et les deux partis indépendantistes catalans, destinés à bloquer le budget.
Pedro Sanchez doit sa déconvenue à la rupture des discussions vendredi avec les indépendantistes catalans qui continuent à réclamer un référendum d’autodétermination pour la Catalogne alors que cette revendication constitue une ligne rouge pour le gouvernement.
Pour rappel, ce sont les 17 députés indépendantistes catalans qui lui avaient permis de destituer Mariano Rajoy en soutenant la motion de censure contre l’ancien chef du PP.
A la suite de ce revers, le jeune chef du gouvernement socialiste espagnol peut théoriquement prolonger le dernier budget et rester au pouvoir. Mais l’hypothèse la plus probable est de le voir convoquer des élections anticipées.
A la tête d’un gouvernement ultra-minoritaire avec seulement 84 députés socialistes sur 350, Pedro Sanchez avait promis à son arrivée au pouvoir en juin dernier, de convoquer rapidement des élections avant de changer d’avis et de décider de présenter un budget pour tenter de se maintenir au pouvoir jusqu’à la fin de la législature en 2020.
Selon une source gouvernementale, Pedro Sanchez pourrait annoncer sa décision de convoquer d’éventuelles élections à l’issue du conseil des ministres de demain vendredi. Plusieurs sondages, dont le dernier a été publié mercredi, assurent que le PP, Ciudadanos et le parti d’extrême-droite Vox, qui ont déjà chassé les socialistes du pouvoir dans leur fief d’Andalousie en janvier, seraient en mesure de former une majorité au niveau national.