«Tous les amis et les partenaires du Soudan du Sud, en particulier les pays voisins du Soudan du Sud, qui ont le plus à perdre face à la perspective d’un regain de conflit à grande échelle, devraient être unis dans leur message : «cela suffit». C’est le résumé de la sortie diplomatique opérée par les USA, la Norvège et le Royaume-Uni ce 18 décembre à travers une démarche conjointe.
Les dirigeants du Soudan du Sud doivent «mettre fin au conflit actuel et s’attacher à rétablir la confiance de leur peuple et de la communauté internationale par des actions concrètes. S’ils y parviennent, ils bénéficieront du soutien, des investissements et du respect de la communauté internationale», ont clairement souligné les 3 capitales occidentales précitées.
«Lorsque le R-ARCSS (Accord revitalisé pour la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS) a été signé il y a un peu plus de sept ans, l’espoir était qu’il apporterait la paix après les premières années d’indépendance du pays marquées par des conflits, notamment des violences brutales contre les civils», déploré les USA, la Norvège et le Royaume-Uni dans une déclaration conjointe rendu publique hier jeudi.
«(…) Selon les termes du R-ARCSS, le Président Kiir devrait diriger un gouvernement de transition d’union nationale. Celui-ci n’est pas à la hauteur de son nom, les principes de partage du pouvoir étant bafoués et aucun progrès significatif n’ayant été réalisé dans la mise en œuvre de l’accord», ont aussi dénoncé les trois capitales occidentales.
Pour le bien du peuple sud-soudanais et dans l’intérêt de la stabilité régionale, «les dirigeants du Soudan du Sud doivent de toute urgence inverser la tendance. Toutes les parties, en particulier le Mouvement populaire de libération du Soudan, au gouvernement (SPLM-IG) et le Mouvement populaire de libération du Soudan, en opposition (SPLM-IO), doivent cesser les attaques armées et revenir immédiatement au cessez-le-feu national et à un dialogue soutenu au niveau des dirigeants», ont vivement recommandé les trois pays occidentaux.
Le Gouvernement de transition «doit mettre fin à ses attaques aériennes contre ses propres citoyens, libérer les prisonniers politiques, utiliser les recettes publiques pour payer les employés du secteur public et financer les services de santé, d’éducation et autres services essentiels pour ses citoyens», ont encore conseillé ces 3 pays de l’Occident, grands pourvoyeurs de l’aide humanitaire internationale.
«(…) Au moment de l’indépendance, les recettes pétrolières du Soudan du Sud en faisaient un pays à revenu intermédiaire. Il est aujourd’hui le plus pauvre et le plus corrompu du monde. Les dirigeants continuent de procéder à des remaniements unilatéraux déstabilisateurs, au lieu de se concentrer sur la gouvernance du pays ou la préparation d’élections», a encore peint ce troïka. En s’inquiétant de jours sombres pour le Soudan du Sud sans un changement de cap politique. Immédiat.
«Plus grave encore, nous assistons au retour d’un conflit généralisé dans tout le pays. Ce serait une tragédie pour la population du Soudan du Sud si nous assistons à une recrudescence des violences aux niveaux qu’elles avaient atteint en 2013 et en 2016. Cela représenterait également un sérieux revers pour les voisins du Soudan du Sud, qui souffrent déjà de l’influence déstabilisatrice du conflit au Soudan», ont davantage averti Washington, Londres, et Oslo.
