Des manœuvres militaires mobilisant au moins deux mille soldats des forces armées de trente-trois pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ont commencé hier lundi à Kamboinssin, près de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou.
Ces manœuvres qui devraient se poursuivre jusqu’au 1er mars selon l’état-major des armées burkinabè, ont pour objectif de renforcer les capacités opérationnelles de ces forces dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.
Baptisé «Flintlock», l’exercice est organisé par l’Africom, le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, depuis 2005.
Pour les manœuvres de cette année, le Burkina Faso s’appuiera sur un poste de commandement principal à Kamboinssin et trois sites de manœuvres à Loumbila, Pô et Bobo Dioulasso. Un poste avancé a été également mis en place à Atar, à 400 kilomètres au nord de Nouakchott, en Mauritanie, où un exercice s’y déroulera partiellement.
Le général américain Mark Hicks a souligné que l’exercice a été réorienté d’une opportunité pour consolider l’approche globale de la gestion des conflits et des crises engendrés par le phénomène du terrorisme vers une centralisation sur les menaces réelles dans l’espace sahélo-saharien.
La situation sécuritaire dans l’espace sahélo-saharien est marquée par une récurrence des activités des groupes armés terroristes au centre du Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Après avoir été chassés par une intervention militaire menée par la France, du Nord du Mali dont ils s’étaient emparés en 2012-2013, des groupes armés islamistes ont regagné du terrain dans le centre de ce pays et le phénomène s’est étendu au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant à des conflits intercommunautaires.
Au Burkina Faso, enlèvements, assassinats ciblés, axes minés et assauts des groupes armés se sont multipliés ces derniers mois, alourdissant le bilan humain à plus de 340 morts depuis 2015 selon les données de l’ONG Armes Conflict Location and Event Data Project.