Le président américain Donald Trump a notifié hier lundi le Congrès de son intention de mettre fin au traitement commercial préférentiel dont bénéficient l’Inde et la Turquie.
Selon le gouvernement américain, l’Inde et la Turquie «ne respectent plus les critères» leur permettant de bénéficier du Generalized System of Preference (GSP), un programme qui concerne 120 pays et qui vise à promouvoir le développement économique des bénéficiaires en éliminant les barrières commerciales sur des milliers de produits.
Pour bénéficier de ce programme, les pays doivent respecter des critères établis par les Etats-Unis, au rang desquels la lutte contre le travail des enfants, certains droits des travailleurs reconnus à l’échelle internationale, le respect de la propriété intellectuelle et un accès équitable et raisonnable des Etats-Unis à leur marché.
Suite à la décision du président américain, l’USTR, les services du représentant au Commerce, ont déclaré dans un communiqué que le retrait de l’Inde et de la Turquie de ce programme commercial ne serait pas effectif avant au moins 60 jours après la notification envoyée au Congrès et aux gouvernements des deux pays.
Cependant, les raisons de ce retrait diffèrent. Avec 5,6 milliards de produits indiens importés aux Etats-Unis, libres de droits de douane, l’Inde est actuellement le plus important bénéficiaire du GSP.
Mais Donald Trump, ardent défenseur de la devise : «L’Amérique d’abord» et qui a promis de réduire le déficit commercial des Etats-Unis, a critiqué l’Inde, à plusieurs reprises, pour les tarifs douaniers élevés qu’elle impose aux produits importés des Etats-Unis. Selon les données de l’USTR, le déficit commercial des Etats-Unis avec l’Inde s’est établi à 27,3 milliards de dollars en 2017.
Pour la Turquie, la Maison Blanche a justifié sa décision par le fait que l’économie turque s’est développée et diversifiée durant les quatre dernières décennies et demie grâce au GSP, alors que ce programme est réservé aux pays en développement.
Mais les relations entre Washington et Ankara s’étaient également refroidies après l’imposition par la Turquie de taxes douanières supplémentaires sur l’équivalent de 1,78 milliard de dollars des produits importés des Etats-Unis, en réaction à des taxes punitives américaines sur l’acier et l’aluminium turques.