La justice irakienne a condamné des enfants pour leurs présumés liens avec le groupe Etat Islamique (EI) au terme d’une procédure judiciaire «profondément biaisée», a estimé mercredi Human Rights Watch (HRW).
Cette ONG de défense des droits de l’Homme a sorti un rapport basé sur l’interrogatoire de 29 enfants irakiens présentement en détention, ou qui l’ont été, par les autorités irakiennes et les forces de sécurité du Kurdistan irakien.
D’après HRW, « les contrôles, enquêtes et poursuites contre des enfants en tant que suspects de l’EI par les autorités irakiennes et le gouvernement régional kurde sont profondément biaisés, conduisant souvent à des détentions arbitraires et à des procès inéquitables».
A en croire cette ONG, nombre de garçons ont été interpellés sur la base de preuves fragiles, dans des camps ou au niveau de postes de contrôle. Par la suite, ils ont été battus, subissant des chocs électriques, sans avoir le droit de voir leurs familles ou de bénéficier d’une assistance juridique, et contraints à faire des aveux sous la torture, a poursuivi HRW.
L’organisation de l’EI a intégré et endoctriné beaucoup d’enfants. Mais, ceux qui ont été interrogés par HRW disent n’avoir jamais été djihadistes. Ils ont comparu sans avocat lors d’audiences expéditives – moins de 10 minutes – en langage kurde, que les garçons arabes ne parlent pas. Leurs condamnations dans cette région autonome d’Irak varient de six à neuf mois de réclusion ferme.