Les Nations Unies ont annoncé hier mercredi que la Corée du Nord a enregistré en 2018, une de ses pires récoltes en plus de dix ans qui avec l’isolement économique du pays, accroît les inquiétudes sur la sécurité alimentaire chez les nord-coréens.
Dans son rapport sur les «Besoins et priorités» de 2019, l’Organisation des Nations Unies (ONU) indique que les récoltes de l’an passé en Corée du Nord se sont élevées à 4,95 millions de tonnes de cultures vivrières, en baisse de 500.000 tonnes, soit «la production la plus basse en plus d’une décennie».
Les récoltes de riz et de blé ont baissé de 12 à 14%. La production de soja a baissé de 39% et celle de pommes de terre de 34%. Le mois dernier, Pyongyang indiquait que 1,4 million de tonnes de nourriture allaient lui manquer cette année.
Cette situation est due à des catastrophes naturelles, un manque de terres arables et une agriculture inefficace. En effet, les rendements de l’agriculture nord-coréenne sont inférieures aux moyennes mondiales, en partie parce que Pyongyang n’a pas accès aux dernières technologies ou aux engrais et que 20% seulement des terrains du pays, essentiellement montagneux, sont propices aux cultures.
De plus, la Corée du Nord a connu en juillet et août dernier une très forte vague de chaleur, suivie par des inondations provoquées par le passage du typhon Soulik et les conséquences ont été dramatiques.
Environ 43% de la population totale du pays, soit 10,9 millions de personnes, ont besoin d’une aide alimentaire, ce qui représente 600.000 personnes de plus que l’an passé.
L’important déficit alimentaire accroît le risque de malnutrition et de maladies dans ce pays. Et les Nations unies ont dû réduire leur objectif de personnes à aider de 6 à 3,8 millions, car l’organisation cherche à toucher les personnes les plus dans le besoin, en raison notamment de financements très inférieurs aux besoins des agences spécialisées de l’ONU.
Les inquiétudes sont aggravées par le fait que la Corée du Nord reste sous le coup de sévères sanctions de la communauté internationale en raison de ses programmes nucléaire et de missiles balistiques interdits.