Sur un ton pessimiste, la Banque centrale européenne a reporté de six mois à 2020 au plus tôt, une éventuelle remontée des taux d’intérêt, qu’elle a maintenu à un niveau historiquement bas.
Elle a aussi revu à la baisse sa prévision de croissance pour la zone euro à 1,1% pour 2019, contre 1,7% prévue en décembre, et lancé une nouvelle vague de prêts bon marché pour les banques.
Dans son communiqué, la BCE a indiqué que «le Conseil des gouverneurs prévoit désormais que les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels au moins jusqu’à la fin de 2019 et, en tout cas, aussi longtemps que nécessaire pour assurer la poursuite de la convergence durable de l’inflation vers des niveaux inférieurs proches de 2% à moyen terme ».
Cette annonce de la BCE a pris de court les observateurs. Certes, les investisseurs ne s’attendaient pas à un relèvement des taux cette année, mais voient d’un mauvais œil l’annonce officielle de la BCE. Surtout que, dans le même temps, la banque centrale a abaissé ses prévisions d’inflation (seulement 1,6% en 2021) et de croissance économique pour la zone euro à 1,1% pour 2019. La BCE a également mis un terme à son programme d’achats de dettes (souveraines et d’entreprises).
Lors d’une conférence de presse hier jeudi, le président de la BCE Mario Draghi a déclaré que les risques liés aux perspectives de croissance de la zone euro sont toujours orientés à la baisse, en raison de la persistance d’incertitudes liées aux facteurs géopolitiques, à la menace de protectionnisme et aux vulnérabilités des marchés émergents.
La décision de la BCE a pour objectif de soutenir la croissance dans la zone euro. Depuis novembre, l’euro a décroché, tombant à son plus bas niveau depuis novembre face au billet vert à 1,1231 dollars.
L’institution européenne prévoit également de renforcer son soutien à l’économie en lançant une troisième vague de prêts de grande ampleur aux conditions très favorables pour les banques.