Alors qu’il est vivement soutenu par la France, le projet de TGV Lyon-Turin suscite toujours des débats en Italie où le Premier ministre Giuseppe Conte a déclaré hier jeudi, que l’Italie n’en avait pas besoin.
Lors d’un point de presse, Giuseppe Conte a déclaré avoir exprimé de forts doutes et une perplexité sur l’opportunité de cet ouvrage. Cette phrase a fait l’effet d’une bombe dans l’Hexagone, alors que le gouvernement italien doit se prononcer sur la poursuite ou non des travaux de la liaison ferroviaire.
Depuis plusieurs mois maintenant, ce projet alimente des polémiques au sein de la majorité formée par la Ligue (extrême-droite) de Matteo Salvini, favorable à la ligne à grande vitesse, et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio, farouchement opposé au projet qu’il considère comme un gaspillage de l’argent public.
Pourtant, le projet de Ligne à grande vitesse Lyon-Turin fait l’objet «d’un traité bilatéral ratifié en 2017» et bénéficie d’un financement européen à hauteur de 40%.
Il vise à réduire les transports de marchandises en camions au profit du rail et à diviser par deux, le temps du trajet pour les passagers en mettant Turin à deux heures de Lyon.
Le projet dont le coût est estimé à 18 milliards d’euros, comprend un tunnel de 57,5 kilomètres, dont les travaux ont déjà commencé dans les Alpes italiennes. Le tunnel coûtera 8,6 milliards d’euros à hauteur de 7,7 milliards d’euros pour les voies d’accès côté français et 1,7 milliard d’euros du côté italien.
Le gouvernement italien a fait savoir hier jeudi, qu’il entendait renégocier avec la France et l’Union européenne la répartition des coûts. Rome justifie ces réévaluations par les flux du trafic sur le rail qui seraient, selon des projections statistiques, beaucoup plus faibles qu’escompté auparavant, entraînant «une rentabilité très négative», avec des coûts supérieurs de sept milliards d’euros à ses bénéfices d’ici à 2059.
Face aux tergiversations italiennes, Bruxelles, qui estime que le TGV Lyon-Turin est une infrastructure «fondamentale pour l’Italie, la France et l’Europe», a haussé le ton en menaçant l’Italie de la priver des financements de l’Union européenne en cas d’arrêt au projet.