Dix enfants issus de familles françaises affiliées à l’organisation Etat islamique (EI) ont été remis dimanche à une délégation du ministère français des Affaires étrangères par les Kurdes du nord-est de la Syrie, avant d’être rapatriés en France par des appareils militaires français.
Deux orphelins ont dans le même temps ont été remis à une délégation des Pays-Bas, a révélé un haut responsable kurde, Abdelkarim Omar, en charge des relations extérieures de l’entité kurde autonome dans le nord-est de la Syrie.
Les enfants, dont le plus âgé a 10 ans, sont arrivés hier lundi au petit matin à Paris-Villacoublay, où ils ont été admis dans une structure hospitalière pour un bilan médical et psychologique. Ils seront ensuite confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE) dans le cadre d’une ordonnance de placement provisoire. La justice décidera de la capacité de leurs familles, notamment les grands-parents, à les accueillir.
Ces orphelins vivaient dans des camps du nord-est de la Syrie où ont été recueillies des dizaines de milliers de personnes ayant fui les offensives militaires des forces arabo-kurdes, appuyées par la coalition internationale. Il y a parmi ces enfants le fils et la fille de Yassine Sakham, un djihadiste français condamné à mort en Irak.
Alors qu’environ 450 ressortissants français affiliés à l’Etat islamique sont en prison ou retenus dans des camps de réfugiés dans le nord-est de la Syrie, la France n’avait confirmé jusqu’alors le rapatriement que d’une poignée d’orphelins et d’une fillette de 3 ans.
La question de la gestion de ces détenus est l’objet de vifs débats. Les Kurdes, alliés des Occidentaux dans la guerre contre l’Etat islamique, réclament depuis plusieurs mois le rapatriement des femmes et des enfants de djihadistes étrangers. Mais les pays concernés, notamment en Europe, préfèrent gérer ces rapatriements au cas par cas. Pour les adultes, la France en a déjà transféré une centaine en Irak, où ils sont détenus à Bagdad.