Le ministre sud-coréen de la Justice Cho Kuk a présenté hier lundi, sa démission qui a été acceptée, un mois à peine environ après avoir été nommé à ce poste, a annoncé le bureau présidentiel dans un communiqué.
Cette démission intervient sur fond d’élargissement de l’enquête sur les allégations de corruption autour de sa famille. Cho Kuk est soupçonné d’avoir obtenu illégalement des commandes de marchés publics et d’avoir triché pour aider ses enfants à entrer dans de prestigieuses universités.
La famille de Cho Kuk dont sa femme, sa fille et son fils, ont été entendus par les procureurs à plusieurs reprises à propos de soupçons d’investissements douteux dans un fonds de capital-investissement privé dans des établissements d’enseignement supérieur.
Son épouse Chung Kyung-sim, une universitaire, a été inculpée pour avoir falsifié une distinction universitaire dont sa fille s’était prévalue. Cette affaire doit être jugée à partir de vendredi prochain.
Cho Kuk, qui avait également occupé les fonctions de Conseiller présidentiel aux affaires civiles et présenté à un certain temps comme un successeur potentiel du président Moon Jae-in, a été largement perçu comme l’homme clé pour mettre en œuvre le plan du président Moon Jae-in visant à réformer le système judiciaire hérité des anciens régimes autoritaires.
Cette réforme avait pour but de réduire le pouvoir des procureurs très puissants, et accusés d’être trop politisés. C’est ainsi que Cho Kuk avait été nommé ministre de la Justice le 9 septembre dernier malgré de virulentes oppositions du camp conservateur.
Sa nomination a profondément divisé la Corée du Sud, selon les traditionnelles lignes de fracture politique du pays, la controverse se développant en un phénomène social impliquant des questions d’éducation, de conviction politique et de réforme judiciaire.
Depuis des semaines, cette nomination provoquait des manifestations massives, entre une gauche qui le soutient, et une opposition conservatrice qui en profitait pour demander le départ du président Moon Jae-in. Le taux de popularité du président a chuté, et l’opposition conservatrice en a profité pour se reconstruire et gagner en popularité.