Les Kurdes syriens ont annoncé dimanche soir dans un communiqué, avoir conclu un accord avec Damas pour le déploiement de l’armée syrienne près de la frontière turque, alors que l’offensive turque contre les forces kurdes dans le Nord-Est syrien en est à son cinquième jour.
Les forces du régime de Damas doivent soutenir les Forces démocratiques syriennes (FDS) mais sont également « appelées à libérer toutes les localités occupées par l’armée turque et ses supplétifs syriens» depuis le début de l’offensive. Selon l’AFP, les forces du régime de Damas se rapprochaient ce matin de la frontière.
Depuis l’an dernier les Kurdes qui craignent une offensive turque, ont amorcé des pourparlers avec Damas sur l’avenir des régions qu’ils contrôlent. Fin 2018, les Unités de protection du peuple (YPG) kurde, avaient appelé l’armée syrienne à se déployer dans le Nord, dans les environs de la ville de Manbij, en annonçant leur propre retrait du secteur.
L’armée s’était effectivement déployée aux environs de la ville, sans y entrer. L’accord annoncé hier semble pourtant avoir été consenti à contrecoeur par les Kurdes, qui disent avoir dû choisir entre le compromis et le génocide de leur peuple.
L’objectif de l’offensive turque en Syrie est d’éloigner la milice turque kurde des Unités de protection du peuple, épine dorsale des FDS, considérée comme une organisation «terroriste» par Ankara.
A la faveur du conflit syrien déclenché en 2011, les Kurdes, longtemps marginalisés et victimes de discriminations de la part des autorités centrales de Damas, ont instauré une autonomie de facto dans le nord du pays.
Cette autonomie est refusée par Damas qui, par le passé, est même allé jusqu’à qualifier de «traîtres» les combattants de la minorité kurde en raison de leur alliance avec Washington dans le cadre de la lutte contre l’organisation Etat islamique et d’autres groupes djihadistes.