A quelques heures d’une immense manifestation contre le pouvoir en place, une dizaine d’appartements de cadres de l’opposition et de contestataires ont été perquisitionnés. Cette opération augmente un peu plus la tension.
Alexeï Navalny, un blogueur, Sergueï Oudaltsov leader du Front de gauche, Ilia Iachine, dirigeant du mouvement Solidarité et Xénia Sobtchak, une animatrice de télévision, sont parmi les personnes à avoir été perquisitionnées. Des clés USB, des documents, des téléphones, des micro-ordinateurs et des tee-shirts portant des critiques à l’égard du parti au pouvoir ont été saisis. Les forces de l’ordre ont justifié ces perquisitions en disant soupçonner les intéressés d’avoir joué un rôle dans les accrochages de la dernière manifestation le 6 mai dernier. Ils sont convoqués par le comité d’enquête au moment même où des dizaines de milliers de manifestants les attendront à leur point de ralliement, place Pouchkine à Moscou. Les opposants n’y voient qu’une tentative à peine voilée d’empêcher la manifestation. Ils accusent même la police d’avoir provoqué les accrochages lors de la manifestation du 6 mai de manière à s’en servir comme prétexte par la suite.
Les réactions d’indignation dans le pays se sont multipliées dans le pays. Des parallélismes avec la période de terreur stalinienne ont même été dressés. Pour de nombreux politologues, parmi lesquels des proches actuels ou anciens de Vladimir Poutine, ces actes de répression risquent fort d’avoir l’effet inverse à celui recherché. Ils pourraient radicaliser encore plus la protestation.