Le Congrès américain a levé hier mardi, un embargo sur la vente d’armement américain à Chypre, en vigueur depuis 1987.
La suppression de cet embargo a été adoptée dans le cadre de la loi de financement militaire votée par le Sénat, qui doit maintenant être promulguée par le président Donald Trump.
Le sénateur démocrate Robert Menendez et son collègue républicain Marco Rubio ont jusifé cette mesure par la volonté des Etats-Unis de vouloir encourager la coopération entre Chypre, la Grèce et Israël.
Mais pour Washington, il s’agit également d’éviter que l’embargo sur les armes américaines ne projette l’Ile de Chypre dans les bras de la Russie, alors qu’elle avait déjà signé en 2015, un accord avec la Russie lui donnant accès aux ports chypriotes.
C’est en 1987 que les Etats-Unis avaient imposé un embargo sur la vente d’armement américain à l’ensemble de l’île de Chypre dans l’espoir d’encourager une réunification de l’île, dont le nord est occupé par la Turquie depuis son invasion en 1974.
Mais cette mesure avait été jugée contre-productive, car elle avait encouragé le gouvernement chypriote à s’allier à d’autres partenaires tandis que la Turquie, alliée des Etats-Unis au sein de l’Otan, a continué d’occuper la partie nord de Chypre.
La décision des élus américains intervient alors que les tensions entre Washington et Ankara ne cessent de s’aggraver, surtout depuis l’achat par la Turquie de systèmes de défense russes S400 malgré l’opposition de Washington qui les considère incompatibles avec l’armement de l’Otan.
De même que les relations entre les deux communautés chypriotes qui s’étaient apaisées ces dernières années, notamment depuis la conclusion fin novembre par la Turquie d’un accord controversé de délimitation maritime avec la Libye, qui permet à Ankara de revendiquer des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale, où des gisements d’hydrocarbures ont été découverts ces dernières années.