Près de 20 millions de personnes ont été mises en quarantaine à Wuhan et dans d’autres villes voisines, touchées par l’épidémie de coronavirus, dans l’objectif de tenter d’endiguer la propagation du virus 2019-nCoV, à l’heure de la grande migration célébrant l’arrivée de l’année du Rat, demain 25 janvier.
Prenant la population par surprise, les autorités chinoises ont décrété la nuit dernière que les 11 millions d’habitants de Wuhan, épicentre de l’épidémie du mystérieux virus qui fait trembler la Chine et le monde, vont passer chez eux, leurs vacances du Nouvel an lunaire. Tous les moyens de transport reliant la vilel au monde, mais aussi les bus et métros ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre, et le port du masque y est obligatoire dans les lieux publics.
La mairie de Huanggang, une ville de 7,5 millions d’habitants située à 70 kilomètres à l’est de Wuhan, a également annoncé hier jeudi que la circulation des trains allait être interrompue jusqu’à nouvel ordre.
Tout près, la cité voisine d’Ezhou, qui compte 1,1 million d’habitants, a également fermé sa gare. Plus à l’ouest, la localité de Xiantao a fermé les accès à une grande voie de circulation et au Sud, Chibi a suspendu tous ses transports publics. Ces deux dernières communes rassemblent plus de deux millions d’habitants.
Le nouveau virus a déjà contaminé plus de 830 personnes et fait 25 morts à travers le pays selon les chiffres officiels. D’autres cas d’infection ont été signalés à Taïwan, à Hong Kong, à Macao, au Vietnam, en Thaïlande, au Japon, en Corée du Sud, en Inde, en Arabie saoudite et aux Etats-Unis. Presque tous les patients concernés étaient des habitants de Wuhan ou y avaient récemment séjourné.
A la veille du long congé du Nouvel an pendant lequel des millions de chinois se déplacent vers leur ville d’origine, ou partent en vacances à l’étranger dans des trains et des avions bondés, Pékin a décrété l’annulation des festivités et la Cité interdite, le monument historique le plus célèbre de Chine, sera inaccessible à compter de samedi jusqu’à nouvel ordre afin d’éviter des contaminations liées au rassemblement de visiteurs.
L’OMS a salué les mesures «très, très fortes» prises par la Chine, estimant qu’elles allaient «diminuer» les risques de propagation du virus hors de ses frontières. Mais si elle reconnaît «l’urgence» de la situation dans le pays, elle juge qu’il est «trop tôt» pour déclarer une «urgence de santé publique de portée internationale» en Chine.