Afin d’éponger sa dette publique, le Japon va doubler sa taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Celle-ci va passer de 5 % à 10 %, sous fond de guerres intestines dans le parti au pouvoir.
Ce projet de loi a été adopté après un vote au sein du parlement, avec 363 voix favorables et 96, contre. Il faut néanmoins relever que 54 élus du Parti Démocrate du Japon (PDJ) se sont opposés à cette décision. Cela traduit la division qui règne dans la formation politique au pouvoir. En effet, le Premier Ministre Yoshihiko Noda, initiateur du doublement de la TVA, a dû négocier avec l’opposition pour parvenir à faire passer la loi. Car, certains cadres du PDJ – dont son ancien responsable, le très influent Ichiro Ozawa – s’y opposaient fermement : ceux-ci estiment que le doublement de la TVA ne cadre pas avec le programme du parti, qui devait d’abord s’accentuer sur la réduction des dépenses et de la bureaucratie. Ces tensions pourraient aboutir à une défection des députés réfractaires à la nouvelle TVA. Si c’est le cas pour 54 élus seulement, le PDJ perdrait la majorité à l’Assemblée Nationale et des élections anticipées devront être organisées.
Si, d’un côté, il y a des mécontents, certaines satisfactions sont notées de l’autre : pour preuve, l’agence de notation Moody’s a salué une décision « positive pour le crédit ». Le Japon est confronté à une dette publique considérée comme la plus forte des pays industrialisés. Bien que financée à 97 % par des autochtones, cette dette ne tiendra plus longtemps en raison du vieillissement de la population.