La Russie promis hier dimanche, de tester deux nouvelles fusées en 2020 et de reprendre son programme lunaire l’an prochain, au lendemain du lancement réussi d’une fusée américaine de la société privée SpaceX vers la Station spatiale internationale (ISS).
Ces promesses ont été faites sur Twitter par le porte-parole de l’agence spatiale russe Roskosmos, Vladimir Oustimienko, après que la fusée de la société SpaceX du milliardaire Elon Musk ait décollé samedi de la station de tir en Floride, avec à son bord, deux astronautes américains qui sont entrés dimanche dans l’ISS après un vol de 19 heures.
Ce décollage historique a mis fin à un monopole russe de neuf ans sur les vols habités à destination de la Station spatiale internationale. Depuis 2011 et la fin du programme de navettes spatiales américaines, l’envoi d’astronautes américains sur l’ISS ne pouvait s’effectuer que sur des vaisseaux russes Soyouz, plus sûres et moins chères. Ce changement de cap va obliger l’agence spatiale russe à se réinventer pour plusieurs raisons.
Sur le plan financier tout d’abord, Roskosmos facture, selon les spécialistes, la place à bord de ses fusée, à 80 millions de dollars, alors que SapceX facture la place à 60 millions de dollars, économisant en utilisant des moteurs bon marché et en produisant quasiment toutes ses pièces.
Si SpaceX transporte désormais les astronautes américains, la perte annuelle pourrait dépasser les 200 millions de dollars pour Roskosmos, dont le budget annuel est d’environ 2 milliards d’euros. Dmitri Rogozine a déjà annoncé qu’il s’efforçait de baisser ses prix de 30%.
Par ailleurs, le secteur spatial russe rencontre déjà de lourdes difficultés depuis la chute de l’URSS en 1991, avec ces dernières années marquées par plusieurs scandales de corruption et une série de lancements ratés.
Le secteur spatial russe n’innove pas, faute de moyens et de réelle volonté politique, alors que la montée en puissance de sociétés privées comme SpaceX, qui ambitionne de conquérir Mars, promet un bond technologique difficile à rattraper par l’industrie spatiale russe.