Moins de 24 heures après l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, la police a procédé aux premières arrestations en vertu de cette loi imposée par Pékin et qui rend la justice chinoise compétente pour les crimes les plus graves dans ce domaine.
Des milliers de Hongkongais scandant des slogans en faveur de l’indépendance, se sont rassemblées hier mercredi pour marquer le 23ème anniversaire de la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine, alors que ce rassemblement avait été interdit il y a quelques jours par les autorités de la ville, une première en 17 ans.
La police a fait usage de canons à eau, de gaz poivré et lacrymogène pour disperser les manifestants, dont 370 ont arrêtées hier mercredi par les forces de l’ordre, pour violation présumée de la loi sur la sécurité nationale. La police affirme que sept policiers ont été blessés, dont un poignardé à l’épaule au moment où il tentait de procéder à une arrestation.
La loi sur la sécurité nationale permet de réprimer quatre types de crimes contre la sécurité de l’Etat, à savoir la subversion, le séparatisme, le terrorisme et la collusion avec des forces extérieures. Elle prévoit dans certains cas que la justice chinoise soit compétente et inflige des peines allant de 10 ans d’emprisonnement jusqu’à la prison à vie pour les auteurs des crimes les plus graves.
Entrée en vigueur mardi soir, cette nouvelle législation rend illégal, donc le soutien à l’indépendance de Hong Kong, de Taïwan, du Tibet et de la région du Xinjiang.
L’opposition hongkongaise redoute que le texte ne porte un coup fatal aux libertés et à l’autonomie dont jouissait le territoire depuis sa rétrocession à la Chine par le Royaume-Uni en 1997.
De nombreux pays occidentaux, parmi lesquels 27 membres du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ont condamné ce texte, redoutant qu’il n’entraîne la répression de toute opposition politique. Les Etats-Unis ont menacé la Chine de représailles.