Nouveau rebondissement dans le détournement de l’aide humanitaire européenne par le Polisario et l’Algérie

La Commission du Développement (DEVE) du Parlement européen s’est officiellement saisie, jeudi, de l’affaire du détournement par le Polisario et l’Algérie, de l’aide humanitaire européenne destinée aux populations sahraouies des camps de Tindouf, en Algérie.

Fin avril dernier, l’Union Européenne avait versé au Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, une contribution de 5,3 millions d’euros à titre d’aide humanitaire à ces populations, après avoir déjà débloqué en décembre 2019, une autre aide de 1,3 million d’euros.

Mais malgré ces deux importantes aides, l’Algérie et le Polisario ont continué à quémander plus d’aides auprès d’autres bailleurs de fonds et d’ONG humanitaires ce qui suscité de nombreuses interrogations sur la véritable destination de ces fonds d’aide.

C’est dans ce contexte que des institutions de l’Union européenne ont été interpelées à ce sujet notamment par le site d’information indépendant «Eutoday.net» et les eurodéputés français, Nicolas Bay et Dominique Bilde et l’eurodéputé bulgare, Ilhan Kyuchyuk qui tous dénoncé la poursuite du détournement de l’aide humanitaire européenne et réclamé l’ouverture d’une enquête sur cette fraude massive.

Lors d’une audition du Commissaire européen chargé de la Gestion des Crises, Janez Lenarcic, ce jeudi 2 juillet au Parlement européen à Bruxelles, la Commission DEVE a suivi l’intervention de l’eurodéputée Dominique Bilde qui a révélé qu’«une partie de l’aide humanitaire serait revendue pour aider à l’achat d’équipement militaire, comme, pour ne citer que ça, des chars d’assaut et des missiles», ajoutant que «le nombre des réfugiés serait largement surévalué afin de capter davantage de subsides».

Elle a précisé que l’Algérie a toujours refusé d’autoriser un recensement des «réfugiés» malgré les demandes répétées de l’ONU, et prélèverait une taxe de 5% sur les aides européennes, au moment où les habitants des camps de Tindouf subissent «les pires abus auxquels s’ajoute la crise du Coronavirus sur laquelle le Polisario entretient l’omerta totale».

Dans leurs plaidoyers, les trois eurodéputés citant comme preuves entre autres, l’accablant rapport de l’OLAF qui avait dévoilé en 2015 un détournement à grande échelle des aides humanitaires internationales par les tortionnaires du Polisario et leurs compères algériens.

Ils s’interrogent «quand la Commission européenne aura-t-elle le courage de faire cesser ce scandale et mettre l’Etat algérien enfin face à ses responsabilités».

Janez Lenarcic a tenu à les rassurer en soulignant que la Commission européenne a mis en place des mesures de contrôle et des garde-fous, tout en admettant au passage, qu’«il existe souvent des doutes sur les chiffres réels» des bénéficiaires de l’aide humanitaire «dans les zones où l’on ne peut pas accéder», allusion faite aux camps de Tindouf où les volontaires étrangers ne sont pas autorisés à circuler librement et où aucun recensement des habitants n’a jamais eu lieu depuis l’établissement de ces campements en 1975.

Ainsi le scandale du détournement des aides humanitaires européennes par le Polisario et ses complices algériens est revenu avec force au devant de la scène ces dernières semaines, à cause des suspicions qui entourent la distribution des aides de l’UE.

Andreï Touabovitch