Les Etats-Unis et la Russie ont eu un échange tendu sur le réseau social Twitter suite au placement mardi en détention provisoire pour deux mois, de l’ex-journaliste russe, Ivan Safronov, au lendemain de la condamnation, de la chroniqueuse Svetlana Prokopieva à une lourde amende pour «justification du terrorisme».
La porte-parole de l’ambassade américaine à Moscou, Rebecca Ross a fait allusion mardi soir, à une «campagne concertée contre la liberté de la presse», ce à quoi le ministère russe des Affaires étrangères a sèchement réagi par le tweet : «Occupez-vous de vos affaires !».
Spécialiste des questions militaires et spatiales, Ivan Safronov a été arrêté et incarcéré à la prison de Lefortovo à Moscou pour «haute trahison». Le FSB l’accuse d’avoir « collecté et transmis des secrets d’Etat sur la coopération militaire et technique, la défense et la sécurité de la Russie» à «un service de renseignement d’un des pays de l’Otan».
Quelques manifestants, notamment des journalistes, se sont rassemblés mardi devant la Loubianka, le siège des services de sécurité (FSB) à Moscou, pour dénoncer une «vengeance» à l’encontre d’un homme qui a révélé de nombreuses affaires sensibles.
Ivan Safronov n’était officiellement plus journaliste depuis l’an dernier. Après être travaillé pendant dix ans dans les journaux Vedomosti puis Kommersant, il avait été licencié pour avoir publié un article dans lequel il évoquait en 2019, la démission possible de la présidente de la haute assemblée, Valentina Matvienko, réputée proche du président Vladimir Poutine.
Il était devenu en mai dernier conseiller, chargé de la communication, de Dimitri Rogozine, le puissant directeur de l’agence spatiale russe Roscomos.
Si le Kremlin assure que les accusations contre Ivan Safronov ne concernent pas son travail de journaliste, Dimitri Rogozone affirme que l’ex-reporter « ne disposait pas d’accès à des informations secrètes » au sein de l’agence spatiale russe.