Trois organisations non gouvernementales, Open Society Justice Initiative (OSJI), Syrian Archive et le Centre syrien des médias et de la liberté d’expression ont annoncé hier mardi, avoir déposé une plainte contre le régime syrien de Bachar al-Assad, responsable des attaques chimiques commises contre des civils en 2013 et 2017.
La plainte, que ses auteurs justifient au nom du principe de compétence universelle en vigueur en Allemagne qui permet de poursuivre les auteurs présumés de crimes contre l’humanité quel que soit le pays où ils ont été commis, a été déposée lundi auprès du parquet fédéral de Karlsruhe.
La première attaque menée au gaz sarin dans la banlieue de Damas, dans la Ghouta orientale, le 21 août 2013, a fait 1.200 victimes selon les plaignants. La seconde attaque chimique, elle aussi au gaz sarin, avait été perpétrée le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun, entre Damas et Alep, faisant, toujours selon les plaignants, 200 morts.
Les plaignants dénoncent également le fait que les deux attaques ont coïncidé avec des frappes aériennes sur des installations médicales proches, ce qui a sérieusement entravé les secours ».
Dans un communiqué commun, les 3 ONG assurent que « le dossier (de plainte) comprend de nouvelles preuves et pistes d’enquête, et montre que le gouvernement syrien a perpétré les attaques». Les avocats des victimes disent notamment s’appuyer sur les témoignages de 17 survivants et de 50 transfuges informés des programmes militaires chimiques du régime syrien.
Après la première attaque, le régime syrien s’était engagé à détruire son stock d’armes chimiques et la seconde attaque avait été suivie par des frappes américaines sur un aéroport d’où étaient partis les avions syriens.
En revanche, le gouvernement syrien a toujours nié avoir employé des armes chimiques contre la population civile.