Le nationaliste Ersin Tatar, protégé d’Ankara, a remporté dimanche soir l’élection « présidentielle » dans la République turque de Chypre-Nord (RTCN), reconnue uniquement par la Turquie.
M. Tatar était arrivé en tête du premier tour le 11 octobre avec 32% des voix, devant le « président » sortant Mustafa Akinci (30%), en froid avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le soutien du troisième homme, l’autre social-démocrate Tufan Erhurman (22%) n’a pas apporté à M. Akinci la victoire que prédisaient certains analystes.
Pour Mete Hatay, politologue au centre de recherches bicommunautaire PRIO, le vote des colons et immigrants turcs disposant de la citoyenneté en RTCN –environ 30% de l’électorat– a fait pencher la balance, « surtout en milieu rural ».
M. Akinci a reconnu sa défaite mais évoqué à nouveau les interventions turques dans l’élection.
La semaine dernière, il avait affirmé que des médias pro-turcs menaient une « campagne de désinformation », ajoutant avoir reçu des menaces lui intimant de se retirer.
Mais la présidence turque a nié toute responsabilité dans l’élection, appelant à respecter « la volonté » des Chypriotes-turcs, « trahis » par l’UE malgré leurs efforts pour résoudre la question chypriote.