Malgré un appel de l’émissaire de l’ONU pour la Syrie en vue de relancer un processus politique de paix dans l’impasse, les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont échoué hier mardi, à s’entendre sur une déclaration commune sur le dossier syrien.
Le texte proposé par le Royaume-Uni visait à réaffirmer l’importance de la résolution 2254, adoptée en 2015 et qui prévoyait une révision de la Constitution syrienne de 2012 et l’organisation d’élections sous la supervision de l’ONU.
A partir de cette résolution, un Comité constitutionnel syrien, incluant des représentants du régime, de l’opposition et de la société civile, a été laborieusement mis sur pied en 2019 à Genève mais sa dernière réunion fin janvier, la cinquième du genre, s’est achevée sur un échec.
Le texte soumis au vote du Conseil hier a buté sur les « divisions actuelles au sein de la communauté internationale». Des diplomates ont révélé, sous couvert de l’anonymat, que l’impossibilité de parvenir à un consensus sur une déclaration commune, est imputable à la Russie, dont les exigences dérangent les Occidentaux.
Le texte, dont l’Agence France Presse (AFP) a obtenu plusieurs versions successives, a été largement édulcoré tout au long de la journée. Les regrets initiaux sur l’absence d’un début de rédaction d’une réforme constitutionnelle ont été supprimés, tout comme une référence à une perspective d’organiser des élections libres et transparentes en Syrie.
Depuis le début du conflit en 2011, qui a fait plus de 380.000 morts, le dossier a très souvent opposé les Occidentaux à la Russie, grand allié du régime syrien de Bachar Al-Assad, et à la Chine, deux pays qui ont eu souvent recours à leur droit de veto pour s’opposer aux Européens et aux Etats-Unis.