L’Iran et l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) ont annoncé hier dimanche la conclusion d’un accord «temporaire» pour maintenir la surveillance des activités nucléaires, bien que réduites, le temps que les pourparlers diplomatiques s’engagent entre les signataires de l’Accord du nucléaire iranien de 2015, afin de tenter de sortir de l’impasse.
A son retour à Vienne après des «consultations intenses» à Téhéran, le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi a soutenu que l’accord bilatéral conclu hier permet de sauver la situation en maintenant le degré nécessaire de surveillance et de vérification» malgré l’entrée en vigueur demain 23 février, de la loi iranienne qui prévoit de limiter certaines inspections, y compris sur des sites militaires suspects, si les sanctions internationales ne sont pas levées.
L’accord d’hier entre l’Iran et l’AIEA a une durée de trois mois, mais il est susceptible d’être suspendu à tout moment. Selon ses termes, le nombre d’inspecteurs sur place reste inchangé et des contrôles inopinés resteront possibles.
Mais le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Aragchi a indiqué que « les inspections seront réduites d’environ 20 à 30% après la mise en œuvre de la loi», insistant toutefois sur le fait que «cela ne signifie certainement pas un retrait (de l’Iran) de l’accord» de 2015.
Le retrait unilatéral américain de l’accord de Vienne, qui prévoit une levée progressive des sanctions en échange de la garantie de l’Iran de ne pas se doter de l’arme atomique, et le rétablissement des sanctions qui étranglent l’économie iranienne ont amené Téhéran à s’affranchir, à partir de 2019, de plusieurs limites qu’il avait accepté d’imposer à son programme nucléaire.
L’arrivée au pouvoir du président américain, Joe Biden qui a déclaré que son pays est prête à revenir dans l’accord, a apporté une lueur d’espoir de débloquer la crise, mais les Etats-Unis et l’Iran se renvoient la balle sur la question de savoir qui doit faire le premier pas.