Poursuivies pour «complot en vue de commettre un acte de subversion» à Hong Kong, en lien avec les primaires de l’été dernier, l’une des qualifications visées par la loi sur la sécurité nationale, 47 militants du mouvement pro-démocratie ont été inculpés hier dimanche.
Les personnes inculpées, 39 hommes et huit femmes âgés de 23 à 64 ans, représentent un spectre très large de l’opposition locale, avec d’anciens députés, des avocats, des travailleurs sociaux et nombre de militants plus jeunes.
Les mis en cause étaient poursuivis en lien avec les primaires de l’opposition, auxquelles 600.000 personnes ont participé en juillet, et qui avaient provoqué la colère de Pékin pour laquelle ces élections constituaient une «grave provocation».
Ce groupe d’opposants est le plus important à avoir été inculpé le même jour au nom de la loi draconienne sur la sécurité nationale. Ils faisaient partie des 55 personnes, dont certaines des figures les plus connues de l’opposition hongkongaise, qui avaient été arrêtées début janvier.
Ces inculpations sont un coup dur pour le camp pro-démocratie et une illustration de l’implacable répression menée par Pékin.
L’Union européenne a réagi en faisant part de sa « forte inquiétude » quant à la tolérance du pluralisme politique légitime à Hong Kong.
«Complot en vue de commettre un acte de subversion» est l’une des qualifications visées par la loi sur la sécurité nationale que Pékin a imposée à Hong Kong en réponse aux mois de manifestations qui avaient ébranlé la ville en 2019, lors de la pire crise politique de l’ex-colonie britannique depuis sa rétrocession en 1997 à la Chine.
Pékin a en effet entrepris l’année dernière une reprise en main musclée de sa région théoriquement semi-autonome, notamment grâce au texte de loi qui a été imposé fin juin 2020 sans débat au sein du Conseil législatif (LegCo) de Hong Kong et s’attaque à quatre types de crime : la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, des délit qui sont passibles de la prison à perpétuité.