L’Union européenne et le Royaume-Uni ont imposé ce lundi, des sanctions contre quatre responsables chinois dans le dossier des Ouïgours, cette minorité musulmane sévèrement réprimée dans le Xijiang, une région située au nord-ouest de la Chine.
Les sanctions européennes inédites depuis la répression de la place Tiananmen en 1989, visent des responsables locaux chinois accusés de «graves atteintes aux droits de l’hommes» envers la minorité musulmane des Ouïgours brutalement réprimée par les forces de l’ordre chinoises.
Ces sanctions, interdictions de visas et gel d’avoirs, ciblent notamment le directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, Chen Mingguo, l’ancien responsable de cette province, Zhu Hailun, deux hauts responsables chinois, Wang Mingshan et Wang Junzheng, ainsi que le Bureau de la sécurité publique du corps de protection et de construction du Xinjiang.
Peu après les annonces européennes, les Etats-Unis ont, eux aussi, pris des dispositions contre deux des responsables chinois visés par l’UE, Wang Junzheng et Chen Mingguo. Le Canada a aussi pris des mesures quasiment identiques à celles de l’UE.
La Chine a immédiatement réagi en annonçant à son tour, des sanctions contre des entités et responsables européens pour «graves atteintes à la souveraineté et aux intérêts chinois », en les accusant de «répandre des mensonges et des fausses informations malveillantes».
Les quatre entités sanctionnées sont le comité politique et de sécurité, une structure permanente du Conseil de l’Union européenne, la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, l’Institut Mercator pour les études chinoises, basé à Berlin, et la fondation Alliance des démocraties, une ONG danoise.
Parmi les dix responsables européens frappés par l’interdiction de séjour en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao, et de faire des affaires en Chine, figurent les eurodéputés, Raphaël Glucksmann et Reinhard Bütikofer, président de la délégation pour les relations avec la Chine au Parlement européen, ou encore le chercheur allemand, Adrian Zenz, dont les rapports sur le sort des Ouïgours dans la province du Xinjinag ont suscité de vives remontrances de Pékin.
Les défenseurs des droits de l’homme affirment que plus d’un million de Ouïgours et d’autres minorités majoritairement musulmanes sont ou ont été détenus dans des camps de concentration dans cette région du Nord-Ouest, où la Chine est aussi accusée d’avoir stérilisé de force des femmes et imposé des travaux forcés.
Pékin dément toute atteinte aux droits de l’homme au Xinjiang et affirme que les camps de travail permettent de fournir une formation professionnelle aux populations locales et de lutter contre l’extrémisme.