L’OMS souhaite une nouvelle enquête sur l’hypothèse d’une fuite du covid-19 d’un laboratoire chinois

Le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est dit hier mardi, prêt à envoyer des experts enquêter sur l’hypothèse qu’une fuite d’un laboratoire chinois est à l’origine de la pandémie de Covid-19.

La déclaration du directeur de l’OMS est doublement surprenante, d’une part parce qu’il a souvent été jugé trop complaisant envers pékin, et d’autre part parce qu’elle survient alors que des experts internationaux dépêchés par l’OMS en janvier en Chine, pour mener l’enquête sur l’origine de la pandémie plus d’un an après son début, ont pratiquement exclu cette hypothèse, en jugeant «très improbable» que le virus provienne d’un laboratoire.

Mais Tedros Adhanom Ghebreyesus affirme que cette hypothèse demande des enquêtes supplémentaires. Les Américains ont à plusieurs reprises souligné que l’équipe de l’OMS qui a visité plusieurs laboratoires à Wuhan ne comportait pas de spécialiste capable d’évaluer la sécurité des laboratoires. A cela s’ajoutent les difficultés rapportées par les experts internationaux à accéder aux données brutes pendant leur séjour en Chine.

Le durcissement de ton du patron de l’OMS à l’égard de Pékin survient alors que les Etats-Unis, sous la présidence de Joe Biden, sont revenus dans le giron de l’organisation onusienne, après des mois d’absence, l’ancien président américain Donald Trump ayant été le critique le plus féroce de celle-ci, allant jusqu’à la qualifié de « marionnette de la Chine ».

Mardi, les Etats-Unis et treize pays alliés, dont le Royaume-Uni, Israël et le Canada ont exprimé dans une déclaration commune, leurs «préoccupations» au sujet du rapport de l’OMS, réclamant à la Chine de donner «pleinement accès» à ses données.

Les critiques estiment que Pékin n’a pas été des plus coopératif, soucieux de combattre tout reproche lié à sa gestion de cette crise sanitaire alors que le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé que la «politisation» de l’étude des origines de la pandémie ne ferait que nuire à la coopération internationale.

Andreï Touabovitch