Dans un rapport publié hier mardi, l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a qualifié d’«apartheid» la politique d’Israël à l’égard des Arabes israéliens sur son sol et des Palestiniens dans les territoires occupés.
C’est la première fois qu’une grande ONG internationale de défense des droits humains reprend à son compte le terme « apartheid », utilisé depuis quelques mois par des ONG israéliennes, pour désigner les politiques d’Israël à l’égard des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat hébreu, et des Palestiniens de Cisjordanie occupée, de Gaza sous blocus et de Jérusalem-Est annexée.
Human Rights Watch estime, sur la base de ses recherches, que le gouvernement israélien maintient une domination délibérée de la population juive israélienne sur sa minorité arabe et les Palestiniens. Et que c’est la combinaison de cette « domination délibérée » à une « oppression systématique » et à des « actes inhumains » qui justifient l’usage d’un terme aussi chargé que celui d’«apartheid».
Le rapport marquant de Human Rights Watch intervient quelques semaines après l’annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de l’ouverture d’une enquête sur des crimes présumés commis par Israël depuis 2014 dans les Territoires occupés, citant l’armée israélienne et des groupes armés palestiniens comme possibles auteurs des crimes. .
L’auteur du rapport de Human Rights Watch publié hier mardi, Omar Shakir, actuellement en Jordanie après son expulsion d’Israël en novembre 2019, a appelé le futur procureur de la CPI, Karim Khan, qui doit succéder mi-juin à Fatou Bensouda, à « s’en tenir aux faits », à « mener une enquête indépendante » et à « traduire en justice les personnes impliquées dans des crimes sérieux, incluant ceux d’apartheid et de persécution ».