L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a exprimé hier lundi ses inquiétudes quant à l’existence de plusieurs sites nucléaires iraniens non déclarés d’une part, et d’autre part, une hausse du stock d’uranium enrichi dans ce pays.
L’instance onusienne explique dans un de ses deux rapports, ne pas connaître la localisation actuelle des sites en question. Elle a dans son viseur trois sites non déclarés et en mentionne un quatrième pour lequel «l’Iran n’a pas répondu aux questions».
L’AIE A s’inquiète également du stock d’uranium faiblement enrichi accumulé par l’Iran. Sa quantité est désormais près de 16 fois supérieure à la limite autorisée par l’accord international de 2015, atteignant, selon les estimations de l’agence, 3.241 kilos, contre 2.967,8 kilos en février, pour un plafond fixé à 202,8 kilos.
En plus de cet uranium enrichi à moins de 5%, l’Iran a repris depuis le début de l’année l’enrichissement à 20%, avant de franchir un cap inédit en avril en montant à 60%, se rapprochant ainsi dangereusement des 90% nécessaires à une utilisation militaire. L’AIEA estime que le stock à 20% s’élève à 62,8 kilos et celui à 60% à seulement 2,4 kilos pour le moment.
La révélation de ces informations intervient alors que des négociations ont actuellement lieu à Vienne pour réengager les Etats-Unis dans l’accord nucléaire de 2015, en échange d’un strict respect des règles par l’Iran.
Téhéran s’est en effet affranchi progressivement de ses obligations nucléaires, en riposte au rétablissement des sanctions américaines par l’ex-président Donald Trump, et l’actuel président Joe Biden avait fait du retour de son pays dans cet accord l’une de ses promesses de campagne. Optimistes, les diplomates espèrent parvenir à un accord avant la présidentielle du 18 juin en Iran.