Lors d’un entretien tenu en toute discrétion avec son homologue américain, Anthony Blinken hier jeudi à New York, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a affirmé que la sortie de crise entre la France et les Etats-Unis autours du contrat des douze sous-marins, va prendre du «temps et demander des actes».
La rencontre a eu lieu dans les locaux de la mission diplomatique française auprès de l’ONU, au 44ème étage d’un immeuble new-yorkais et a duré environ une heure, à l’abri des micros et des caméras des reporters et la mission tricolore a refusé tout commentaire à ce sujet.
Jusqu’à cette rencontre, Jean-Yves Le Drian, après des mots très durs à l’égard des Etats-Unis, avait depuis le début de la semaine refusé tout entretien bilatéral avec Anthony Blinken en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à laquelle les deux responsables participent cette semaine à New York.
Les présidents français, Emmanuel Macron et américain, Joe Biden ont tenté mercredi de rétablir une confiance durement éprouvée après l’annonce intempestive d’une alliance stratégique entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, et l’annulation d’un méga-contrat portant sur la livraison de 12 sous-marins français à Canberra.
En guise de protestation contre le sal coup anglo-saxon, la France avait rappelé vendredi dernier, ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie, une décision sans précédent.
Les deux chefs d’Etat français et américain ont reconnu lors de leur entretien téléphonique que «des consultations ouvertes entre alliés» auraient «permis d’éviter cette situation» et ont annoncé «un processus de consultations approfondies visant à mettre en place les conditions garantissant la confiance».
Selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a «convenu de maintenir un contact étroit avec Anthony Blinken» afin de restaurer la confiance» entre les deux pays, sans plus de précisions.
Une chose est sûre, soulignent des experts, la France a été placé devant le fait accompli et les trois alliés anglo-saxons ne semblent pas prêts à faire machine arrière.