Les responsables du Pentagone ont reconnu mardi dernier que des erreurs de jugement avaient abouti à un «échec stratégique» en Afghanistan, avec le fulgurant retour au pouvoir des Talibans.
«L’ennemi est au pouvoir à Kaboul. Il n’y a pas une autre façon de décrire les choses» et «c’est un échec stratégique», a simplement admis le général Mark Miley, le chef d’état-major américain, lors d’une audition devant le Sénat des Etats-Unis sur la fin de la présence des troupes des forces armées américaines en Afghanistan.
Faisant preuve de grande prudence dans leurs déclarations, les principaux généraux de l’US Army ont reconnu pour la première fois en public, qu’ils avaient recommandé à l’ex-chef d’Etat, Donald Trump, et à son successeur, Joe Biden, de maintenir des militaires sur place en Afghanistan, afin d’éviter une chute du pouvoir en place à Kaboul avant la montée des Talibans.
Dès l’automne dernier, «j’ai recommandé que nous laissions 2.500 soldats en Afghanistan», a assuré le général Kenneth McKenzie, responsable du commandement central américain (Centcom). Le plus haut gradé américain au Moyen-Orient, le général Miley avait soutenu cette recommandation.
Pourtant, lors d’une interview le mois dernier, le président démocrate, Joe Biden, avait nié maintes fois, que des conseillers militaires lui auraient suggéré de maintenir des forces américaines sur le sol afghan après la date butoir du retrait.
Le général Miley a également déclaré avoir suggéré d’abord au président Trump puis à Joe Biden de ne pas arrêter de date précise pour le départ de l’armée américaine d’Afghanistan, mais de le suspendre aux conditions auxquelles les talibans devaient se conformer, dont la rupture de leurs relations avec le mouvement terroriste Al-Qaïda.