Malgré des succès notables obtenus dans des domaines tels que la lutte antiterroriste ou encore la répression des narcotrafiquants, la coopération dans le cadre du Conseil Russie-OTAN (CRO) reste fragilisée par la question du bouclier antimissile européen.
En se référant aux propos du chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov, ce mercredi, ce dernier a réaffirmé que la Russie jugeait inacceptable d’être mise devant un fait accompli par les Etats-Unis en matière de boucliers antimissiles en Europe et que même dans le cadre du Conseil Russie-OTAN (CRO), cette question était toujours au point mort. Les inquiétudes de la Russie sont basées sur la récente déclaration des Etats-Unis selon laquelle ils déploieront en Europe, à partir de 2015 à 2020, une troisième zone de positionnement de leur système de défense antimissile. A propos de cette annonce, Moscou a clairement exprimé son désaccord avec le projet américain, pour la simple raison qu’elle craint que le déploiement d’un bouclier antimissile à proximité de ses frontières ne constitue une grave menace pour son potentiel stratégique. A ce jour, la Russie a fait savoir qu’elle regrettait qu’aucun progrès ne soit enregistré sur la question de la défense anti-missile aussi bien dans le cadre du Conseil Russie-OTAN (CRO) qu’au niveau des contacts Russo-américains. Aujourd’hui, le chef de la diplomatie russe a également rappelé à l’OTAN qu’elle devrait s’en tenir aux résolutions du sommet OTAN –Russie de novembre 2010 dans lesquelles l’OTAN avait prévu de mettre en place deux systèmes de défense antimissiles indépendants mais coordonnés : l’un Russe, l’autre Otanien.
Tant que la question du bouclier antimissile européen ne sera pas réglée, l’OTAN risquerait de gaspiller sa chance non seulement de faire évoluer sa coopération avec la Russie mais aussi d’éviter à nouveau une confrontation avec celle-ci.