Dans un contexte de tensions croissantes avec la Chine, l’Inde a annoncé cette semaine avoir réalisé avec succès le test d’un missile balistique intercontinental à capacité nucléaire baptisé Agni-5.
L’armée indienne a indiqué dans un communiqué que le lancement a eu lieu depuis l’île APJ Abdul Kalam, à Odisha, et a atteint sa cible dans la baie du Bengale avec « un très haut degré de précision ».
L’Agni-5 a été mis en service il y a trois ans, mais le lancement effectué mercredi était son premier test par l’agence utilisatrice, Strategic Forces Command. Il est capable de transporter une charge nucléaire et peut atteindre des cibles à des distances allant jusqu’à 5 000 kilomètres. Il utilise un moteur à combustible solide triphasé, ce qui signifie que des parties de la fusées épuisées sont larguées lorsque le propulseur s’épuise.
La portée de l’Agni-5 signifie qu’il peut atteindre presque n’importe quel point de la Chine, qui a effectué des essais de missiles hypersoniques au cours de l’été. Le gouvernement indien a beau déclarer que le lancement réussi de cette semaine est conforme à « la politique de l’Inde visant à avoir une dissuasion minimale crédible qui sous-entend l’engagement de ne pas utiliser en premier », l’effet de démonstration de force à la Chine n’en demeure pas moins forte.
En plus de la méfiance de l’Inde face aux efforts de la Chine pour renforcer son influence dans l’océan Indien, l’ambiance est tendue entre New Delhi et Pékin depuis que 20 soldats indiens ont été tués dans des affrontements avec les troupes chinoises sur leur frontière contestée de l’Himalaya en juin 2020.
Des tensions ont éclaté ces derniers mois entre l’Inde et la Chine dans la zone frontalière montagneuse du Ladakh. Plus tôt cette année, la Chine a révélé que quatre de ses soldats étaient morts dans des affrontements frontaliers, qui impliquaient des massues, des pierres et des bâtons cloutés.