Dans son rapport annuel publié hier jeudi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) s’est dit préoccupée par la constante attitude de défiance du président brésilien, Jair Bolsonaro, à l’égard des institutions démocratiques du pays depuis le début de son mandat en 2019, soulignant qu’en trois décennies, la situation n’a jamais été aussi inquiétante au Brésil.
«Le président Jair Bolsonaro a menacé les piliers de la démocratie en tentant de miner la confiance qu’ont les Brésiliens dans leur système électoral, la liberté d’expression et l’indépendance du pouvoir judiciaire», est-il mentionné dans ce rapport.
Le dirigeant d’extrême-droite a déjà annoncé sa décision d’être candidat à sa propre succession en octobre prochain pour un second mandat.
Depuis des mois, Jair Bolsonaro et ses partisans cherchent à faire tomber la Cour suprême. Le président brésilien a même appelé à la destitution de l’un de ses onze magistrats, en l’occurrence Alexandre de Morales, qui avait ordonné une enquête le concernant pour diffusion de fausses informations sur la fiabilité du système électoral.
Plus récemment, Jair Bolsonaro a nommé au sein de la même instance un juge «terriblement évangélique», dont une bonne partie de la population évangélique lui est acquise.
D’après HRW, l’accès aux «sources (d’informations) officielles» est devenu un vrai challenge pour les médias. Lors d’une conférence de presse à Sao Paulo, les responsables de l’ONG ont fait savoir que les chercheurs de HRW avaient été bloqués des comptes Twitter de la présidence, de même que bon nombre de professionnels des médias locaux et étrangers qui couvrent le Brésil.