Déploiement de troupes russes en Biélorussie pour des manœuvres militaires conjointes

Alors que la tension reste vive à la frontière de l’Ukraine voisine, la Biélorussie a annoncé hier mardi le déploiement sur son sol de troupes et de matériels russes, les deux pays se disant prêts à «repousser une agression extérieure».

Douze chasseurs Sukhoi Su-35, deux unités de systèmes de défense antiaérienne S-400 et une batterie de missiles Pantsir vont être déployés sur le territoire biélorusse par l’armée russe.

Dans un communiqué, le ministère biélorusse de la Défense a indiqué que l’ampleur, non précisée, de ces manœuvres ne nécessitait pas d’en notifier les détails, notamment aux voisins, en l’occurrence la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Ukraine.

Cet exercice se déroule en deux étapes. La première, d’ici au 9 février, implique le déploiement des troupes russes et biélorusses vers les «zones menacées », la sécurisation d’infrastructures étatiques et militaires, la protection de l’espace aérien. Puis, du 10 au 20 février doivent avoir lieu sur plusieurs bases militaires en Biélorussie, les manœuvres à proprement parler, baptisées «Détermination de l’union 2022», en référence à l’alliance russo-biélorusse.

Ces exercices consisteront notamment à «détruire des formations armées illégales et des groupes de sabotage et de reconnaissance de l’ennemi». La Biélorussie qui n’a pas dévoilé le nombre de troupes russes, a justifié ces exercices par le renforcement du dispositif de l’Otan en Pologne et dans les pays Baltes, aux frontières de son pays, ainsi que par la situation en Ukraine.

Les tensions n’ont cessé de croître ces dernières semaines entre la Russie et les pays Occidentaux, qui accusent Moscou d’avoir massé ses troupes en prévision d’une attaque contre l’Ukraine.

Moscou dément toute velléité belliqueuse et dénonce en retour le renforcement de la présence militaire de l’Otan à ses frontières et le projet d’y intégrer l’Ukraine et la Géorgie, qu’elle considère comme faisant partie de sa sphère d’influence.

Moscou refuse pour l’heure, de discuter avec les Européens et le dialogue de la Russie avec les Etats-Unis est au point mort. Le gouvernement russe dit attendre d’abord des réponses de la part des Occidentaux sur sa demande de ne plus élargir l’Otan.

Andreï Touabovitch