La France : Une vigilance sur l’approvisionnement en électricité après l’arrêt d’un nombre élevé de réacteurs nucléaires

Le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité français (RTE) a annoncé maintenir sa « vigilance sur la fin de l’hiver » pour l’approvisionnement, en raison d’un nombre élevé de réacteurs nucléaires à l’arrêt, tout en notant que « les prévisions météorologiques sur la période sont favorables ».

« Jusqu’à la fin du mois de janvier, malgré une situation dégradée sur le parc de production (un faible productible éolien et une disponibilité du parc nucléaire historiquement basse pour un mois de janvier), l’approvisionnement en électricité a été assuré sans recours aux moyens exceptionnels », souligne le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité, dans un communiqué, ajoutant que même si les températures observées se sont situées généralement en dessous des normales saisonnières, la France n’a pas rencontré de situation de grand froid.

La consommation des entreprises et des ménages se situe dans la continuité des observations de la première moitié de l’hiver, malgré les niveaux de prix observés sur les marchés de l’électricité. Elle demeure légèrement en dessous de son niveau avant la crise sanitaire, et la situation sanitaire actuelle n’occasionne pas de modification importante de son profil ou de son niveau, relève le gestionnaire.

La France subit actuellement une moindre disponibilité de son parc nucléaire, liée à un calendrier de maintenance chargé, en outre perturbé par les confinements de 2020. Sur les 56 réacteurs nucléaires français, 9 étaient à l’arrêt vendredi matin, selon EDF. Cinq réacteurs d’EDF sont de surcroît à l’arrêt pour de longues périodes à la suite de problèmes de corrosion détectés ou soupçonnés sur des circuits de sécurité.

Toutefois, RTE avait déjà considéré que ces derniers seraient arrêtés pendant tout l’hiver et ces prolongations d’arrêts « ne remettent pas en cause le diagnostic établi par RTE pour la fin de l’hiver », indique le gestionnaire du réseau à haute tension dans ses prévisions réactualisées.

« A court terme, la disponibilité prévisionnelle du parc nucléaire sera de l’ordre de 50 GW tout début février puis diminuera progressivement pour s’établir entre 38 et 46 GW à la fin du mois, se rapprochant des niveaux de l’hiver dernier », prévoit RTE.

Les prévisions météorologiques sont de leur côté favorables: une vague de froid sévère apparaît à ce stade « peu probable », au moins pour le début du mois de février.

RTE rappelle que plusieurs mesures sont prévues en cas de vague de froid (de l’ordre de 4°C en dessous des normales), de très faible production éolienne en Europe ou de nouveaux gros problèmes sur les capacités de production: interruption de grands consommateurs industriels, baisse de la tension sur les réseaux.

Mais malgré une situation tendue en janvier, il n’avait pas été nécessaire de recourir à ce type de mesure exceptionnelles, assure le gestionnaire qui rappelle que « des coupures ciblées » restent toujours possibles en dernier ressort pour soulager le réseau en cas d’aggravation des difficultés mais juge cela « peu probable pour l’essentiel du mois de février ».

Andreï Touabovitch