La Russie ne craint pas les menaces de sanctions occidentales

Les ministres des Finances du G7 ont assuré ce lundi être prêts à imposer «dans un délai très court» des sanctions économiques et financières aux «conséquences massives et immédiates sur l’économie russe en cas d’agression militaire contre l’Ukraine, entre temps, l’ambassadeur russe en Ukraine, a affirmé ce week-end, que son pays ne craignait pas les sanctions occidentales.

Dans un entretien diffusé tard samedi sur le site internet du journal suédois Aftonbladet, l’ambassadeur russe en Suède, Viktor Tatarintsev a indiqué que Moscou «n’en a rien à foutre» des risques de sanctions occidentales en cas d’invasion de l’Ukraine. Il a affirmé que toutes les sanctions déjà imposées à la Russie ont eu des effets positifs sur son économie et son agriculture, les rendant davantage autosuffisants et augmentant même les exportations du pays.

Dans leur communiqué, les ministres du Royaume-Uni, des Etats-Unis, de la France, du Canada, de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon affirment toutefois que leur priorité demeure les efforts diplomatiques pour désamorcer la situation.

Les contacts se poursuivent, sans faire retomber la pression. Le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays préside cette année le G7, comptait se rendre ce lundi à Kiev, puis demain mardi à Moscou pour poursuivre les efforts diplomatiques en vue de désamorcer la menace d’invasion russe de l’Ukraine, au moment où les tensions avec la Russie sont à leur comble.

Les Occidentaux, Etats-Unis et Union Européenne en tête, craignent une invasion « imminente » de l’Ukraine par la Russie, qui a massé plus de 100.000 soldats près de la frontière ukrainienne et vient d’entamer des manœuvres militaires en mer Noire et en Biélorussie, encadrant de facto le pays.

Moscou, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, conditionne la désescalade à une série d’exigences, notamment l’assurance que l’Ukraine n’intégrera jamais l’Otan, ce que les Occidentaux jugent inacceptable.

Cette escalade, qualifiée de pire crise en Europe depuis la fin de la Guerre froide, a fait sévèrement agiter ce lundi les marchés boursiers européens, inquiets d’une possible attaque militaire imminente.

Les places européennes, de Milan à Paris en passant par Francfort, perdaient plus de 3% en début de séance. L’indice principal de la Bourse de Moscou a également plongé de 5% ce matin tandis que le cours du rouble a dévissé face à l’euro.

Andreï Touabovitch