Le chef du gouvernement des Pays-Bas, Mark Rutte, a présenté ce jeudi, des excuses pour le recours systématique à la «violence extrême» par les troupes néerlandaises contre les combattants pour l’indépendance de l’Indonésie au cours de la période coloniale de 1945–1949.
Ce mea culpa intervient plus de soixante-dix ans après les faits. Mark Rutte a déploré «l’aveuglement des précédents gouvernements néerlandais», alors que durant des décennies, les autorités néerlandaises ont soutenu officiellement que l’usage de la violence extrême n’était qu’exceptionnel.
Une étude menée en quatre ans par des chercheurs néerlandais et indonésiens a établi que l’armée des Pays-Bas avait réduit en cendres, de façon «systématique», des villages entiers et procédé à des détentions massives, des tortures et des mises à mort en Indonésie durant les années après la Seconde guerre Mondiale, avec l’appui tacite de l’exécutif.
«Il y avait une volonté collective de l’excuser (la violence), de la justifier et de la dissimuler et de la laisser impunie. Tout cela s’est passé en vue de servir le but le plus élevé : celui de gagner la guerre », ont affirmé les auteurs de l’étude.
Ces dernières années, les Pays-Bas ont enfin commencé à prendre leurs responsabilités devant leur passé colonial, particulièrement en ce qui concerne l’Indonésie.
En 2015, la justice néerlandaise a statué que le gouvernement était dans l’obligation de dédommager les veuves et les enfants des combattants indonésiens tués par l’armée coloniale.