L’Office Central des Statistiques (CSO) a procédé jeudi à la modification de certains indices économiques. Une attitude suspecte étant donné que de nouveaux indicateurs économiques devaient être communiqués le lendemain.
Ce n’est pas la première fois que le CSO revient sur quelques chiffres. Donc, jusque-là, rien n’est grave. Et, généralement, ces modifications sont vraiment dérisoires. Mais, curieusement, les dernières à être opérées se caractérisent par leur importance. Pour preuve, le CSO a fait passer la croissance du premier trimestre 2009 de 5,9 % à 3,5 %. Cette revue, qui intervient trois ans après la première publication, change énormément les donnes : le taux de croissance de 5,3 % réalisé au premier trimestre 2012 et annoncé comme étant le plus bas depuis 2003 devient, plutôt, le plus bas des trois dernières années. En outre, cette révision modifie aussi le comportement de l’économie indienne au cœur de la crise : la nouvelle croissance, très basse pendant cette période, rend, du coup, la reprise indienne plus importante. Et, plus encore car le CSO a également revu à la hausse la croissance pour le premier trimestre 2010. Celle-ci passe de 8,6 % à 11,2 %.
Pour Robert Prior-Wandesforde, économiste chez Crédit Suisse, « une révision d’une telle ampleur plus de trois ans après les faits ne suscite pas la confiance dans ces chiffres ». Et, il n’est certainement pas le seul à penser de la sorte. Comme justificatif, une autorité du CSO, T. Rajeshwari, assure que ces modifications sont dues à des calculs novateurs de la production industrielle indienne.