Dans un communiqué publié hier mardi, le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le Premier ministre australien Scott Morrison ont annoncé que leurs pays allaient développer ensemble des armes hypersoniques dans le cadre de leur pacte de sécurité AUKUS, qui vise à contrer l’influence grandissante de la Chine dans la région Pacifique.
Ils ont également convenu « d’étendre le partage d’informations et d’approfondir la coopération en matière d’innovation dans la défense».
Les missiles hypersoniques, qui peuvent atteindre plus de cinq fois la vitesse du son, possèdent la particularité d’être plus rapides, de voler à basse altitude, et d’être plus maniables que les missiles standards, pouvant changer de direction en vol et non suivre une trajectoire linéaire et prévisible, ce qui les rend plus difficiles à intercepter.
Les Etats-Unis avaient testé une première fois, avec succès, en octobre 2021, cette technologie déjà utilisée par la Russie ou la Chine. Ces deux pays ont de l’avance en la matière, la Russie ayant notamment affirmé en mars, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, ce qui constituerait la première utilisation connue en conditions réelles de combat, de ce système testé pour la première fois en 2018.
L’armée américaine a également annoncé hier mardi avoir testé pour la deuxième fois avec succès un missile hypersonique. D’après le Darpa, le bras scientifique de l’armée américaine, le missile lancé depuis un avion avait parcouru plus de 550 kilomètres à cinq fois la vitesse du son (au moins 6.100 km/h), et atteint une altitude de quelque 20.000 mètres. Selon CNN, cet essai a été mené à la mi-mars et tenu secret jusque-là.
C’est en septembre dernier que Washington, Londres et Canberra ont annoncé le partenariat stratégique AUKUS pour la région indo-pacifique. Cette alliance, qui visait la Chine sans la nommer, prévoit déjà la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie, dont la position géographique est hautement stratégique, entre océans Pacifique et Indien, avec plus au nord, la mer de Chine méridionale.
Cette affaire avait provoqué la colère de Paris puisqu’elle avait conduit à la rupture d’un important contrat d’armement passé par la France avec l’Australie.