Tant bien que mal, les discussions entre Lonmin et ses employés ont repris mercredi. Mais, l’ambiance reste toujours des plus délétères, notamment, en raison d’une manifestation monstre des grévistes.
Selon la police, plus de 3000 mineurs ont pris part à une marche avant d’organiser un sit-in. Celui-ci s’est tenu sur une route menant aux installations de Lonmin. Les grévistes, qui frôlent les 96 % des 28 000 éléments du groupe minier britannique, réclament toujours une augmentation de salaire. Quelques uns d’entre eux sont mêmes allés jusqu’à fixer des ultimatums aux responsables du site minier : selon son Directeur, Jan Thirion, certains représentants des mineurs avaient menacé d’incendier les installations et de les tuer s’ils ne quittaient pas leurs postes avant une heure déterminée. Heureusement, rien n’en fit et, après expiration de ce délai, les manifestations ont cessé dans le calme.
L’affaire de la mine de Marikana demeure donc dans l’impasse. D’un côté, les mineurs exigent toujours une revalorisation salariale : ils souhaitent passer d’une rémunération mensuelle de 4500 rands (540 dollars américains) à 12550 rands (1500 dollars américains). De l’autre, l’entreprise minière suspend toute négociation à la reprise préalable du service. En outre, elle ne semble guère disposée à satisfaire les prétentions salariales des grévistes. Sous l’égide du Ministère du Travail, les deux parties ont pu se rencontrer hier à Rustenburg (30 km de Marikana). Mais, aucune information relative à ces pourparlers n’a été officiellement divulguée. Pour rappel, 3000 mineurs de Marikana avaient entamé une grève le 10 août dernier. Un mouvement qui avait tourné au drame, entraînant une fusillade de la police le 16 août et, de ce fait, 34 morts et 78 blessés.