Le Premier ministre israélien Naftali Bennett et le chef de la diplomatie Yaïr Lapid, les deux chefs de la coalition de huit partis au pouvoir en Israël, ont annoncé dans une déclaration publique au Parlement, qu’ils allaient présenter un projet de loi pour dissoudre le Parlement et provoquer ainsi des élections anticipées.
Si ce projet de loi est adopté par les députés, Yaïr Lapid deviendra le Premier ministre jusqu’à la formation d’un gouvernement issu du nouveau scrutin conformément à l’accord de coalition qui avait été signé. Prévues pour le 25 octobre, ces élections seraient les cinquièmes en moins de quatre ans en Israël.
Cette élection pourrait préparer le terrain à un retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu, qui est le chef de l’opposition. Les derniers sondages placent toujours le Likoud, le parti de l’ancien Premier ministre, en tête dans les intentions de vote, mais sans dépasser le seuil de la majorité des 61 députés sur les 120 du Parlement, avec ses alliés des partis ultraorthodoxes et de l’extrême droite.
En juin 2021, Naftali Bennett et Yaïr avaient réuni une coalition unique dans l’histoire d’Israël regroupant des partis de droite, de centre, de gauche et, pour la première fois, une formation arabe, afin de mettre un terme au règne de Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement, qui a tenu douze ans sans discontinuer les rênes du pouvoir.
Mais cette coalition a trébuché sur la question du renouvellement de la loi sur les colons qui permet l’application des lois israéliennes aux 475.000 colons israéliens vivant en Cisjordanie occupée. Cette loi, en vigueur depuis le début de l’occupation israélienne de la Cisjordanie en 1967, est automatiquement ratifiée tous les cinq ans par le Parlement.
Mais l’opposition, qui soutient pourtant en grande partie cette loi, a réuni le 6 juin dernier une majorité de voix contre son renouvellement dans l’espoir de faire montrer les tensions internes au sein de la coalition. Et deux membres de la coalition, un député du parti arabe Raam et une députée arabe de la formation Meretz, de gauche, ont voté contre le projet de loi, remettant ainsi en cause la stabilité du gouvernement.
Les semaines précédant ce vote, déjà, la coalition avait perdu sa majorité avec le départ d’une députée de la formation de droite radicale Yamina de Naftali Bennett, qui concentre ses appuis justement chez les colons. Depuis le vote, un autre député de cette formation de droite, Nir Orbach, a menacé de ne plus soutenir le gouvernement.