L’Afrique du Sud a levé vendredi le moratoire sur l’exploration de gaz de schiste dans le désert du Karoo. Le gouvernement avait adopté cette mesure de prudence l’année dernière dans l’attente des conclusions d’une étude sur l’impact environnemental de la fracturation hydraulique, procédé utilisé dans ce type de projet.
Selon certains spécialistes, le désert du Karoo (ouest) abriterait d’immenses réserves en gaz de schiste. Ce qui a suscité l’intérêt de plusieurs compagnies énergétiques, dont, principalement, Shell. En plus de promettre des milliers d’emploi, cette société argue que la manne gazière pourrait assurer une fourniture énergétique à la nation arc-en-ciel pendant 400 ans minimum. Bien que tentant, le problème que pose la fracturation hydraulique ne perd en rien sa pertinence. En effet, cette méthode a pour principe d’injecter eau et substances chimiques en profondeur. Associée à la technique du forage à l’horizontale, d’importants volumes d’hydrocarbures ont pu être exploités aux USA grâce à ce procédé depuis 2008. Malgré tout, la fracturation hydraulique aurait des effets très néfastes pour l’environnement. Ainsi, certains pays développés à l’instar de la France l’ont carrément proscrite. En toute vraisemblance, cela n’a pas suffi à dissuader l’Afrique du Sud.
Tout porte à croire que gouvernement sud-africain n’a décrété le moratoire que pour apaiser les contestations des verts et des propriétaires terriens. Ces derniers ont de bonnes raisons de redouter la fameuse technique d’exploration, étant donné qu’elle nécessite beaucoup d’eau. Un paradoxe dans une région réputée pour son extrême aridité. L’exécutif sud-africain a également annoncé la tenue de consultations publiques à ce sujet. Ces discussions, placées sous la tutelle du ministère des Ressources naturelles, interviendront curieusement après que les compagnies énergétiques aient déposé leurs demandes d’exploration. Il est alors légitime de se demander à quoi serviront-elles.