Le président angolais João Lourenço a exhorté les pays africains à accroître la production locale de vaccins et de médicaments, lors d’une visioconférence organisée par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique). À la tête de l’Union africaine cette année, il a souligné que la dépendance aux importations met en péril la souveraineté sanitaire du continent.
« Le choléra n’est pas seulement une urgence sanitaire, c’est un frein majeur au développement économique, social et humain », a-t-il déclaré. Le continent est actuellement confronté à une flambée de choléra, touchant particulièrement l’Angola, le Soudan, le Soudan du Sud et la RDC.
Pour João Lourenço, cette crise est aussi une opportunité de repenser les infrastructures sanitaires : « Il faut investir durablement dans l’eau, l’assainissement et la santé publique, pour sauver des vies et poser les fondations de sociétés plus résilientes et prospères ».
Il a également insisté sur l’urgence de développer une capacité de production pharmaceutique en Afrique, afin de pouvoir répondre efficacement aux épidémies actuelles et futures. « Dépendre des importations limite notre réactivité et compromet notre autonomie sanitaire », a-t-il averti.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, ainsi que plusieurs chefs d’État africains, dont ceux de la RDC, de Namibie, du Ghana et du Malawi, ont participé à la rencontre.
Depuis janvier, l’Angola a enregistré plus de 24 500 cas de choléra et 718 décès, soit un taux de létalité de 2,9 %. Selon le CDC Afrique, plus de 90 % des produits médicaux utilisés en Afrique sont importés — une vulnérabilité mise en lumière par les crises du Covid-19, d’Ebola ou encore du virus Marburg.