La pandémie de Covid-19 a affecté le développement cognitif des enfants et pèsera sur le revenu des jeunes tout au long de leur vie, compromettant ainsi le bien-être de générations entières et la croissance des économies, alerte la Banque mondiale dans un nouveau rapport publié jeudi 16 février.
Intitulé «Effondrement et relèvement : les effets de la Covid-19 sur l’érosion du capital humain et comment y remédier», le rapport examine les données relatives à l’impact de la pandémie à des stades clés du développement : la petite enfance (0-5 ans), l’âge scolaire (6-14 ans) et la jeunesse (15-24 ans).
Selon l’étude, la Covid-19 a provoqué un effondrement massif du capital humain à des moments critiques du cycle de vie, avec des effets potentiellement dévastateurs sur le développement de millions d’enfants et de jeunes dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Les étudiants d’aujourd’hui pourraient perdre jusqu’à 10 % de leurs revenus futurs en raison des perturbations de l’enseignement imputables à la Covid-19. Quant au déficit cognitif des tout-petits, il pourrait se traduire par une baisse de 25 % de leurs revenus lorsqu’ils seront adultes.
Pour l’institution financière, le capital humain (la santé, les connaissances et les compétences accumulées tout au long d’une vie) est déterminant pour permettre aux enfants de réaliser pleinement leur potentiel et aux pays de connaître une reprise résiliente et poser les bases d’une croissance future solide.
«La fermetures des écoles, les confinements et la perturbation des services essentiels durant la pandémie ont eu des effets dévastateurs sur les progrès réalisés depuis des décennies dans le développement du capital humain», selon le président de la Banque, David Malpass.
«Pour éviter de mettre en péril le développement de plusieurs générations, poursuit-il, il est indispensable de mettre en place des politiques ciblées qui permettront d’inverser les pertes subies dans le domaine des apprentissages fondamentaux, de la santé et des compétences»,
Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, près d’un milliard d’enfants ont manqué au moins une année complète de scolarité en présentiel, et plus de 700 millions ont manqué une année et demie.
La Banque dit travailler en étroite collaboration avec les pays pour tenter d’inverser les situations.