Le Mozambique forme désormais chaque année entre 200 et 300 médecins généralistes et dentistes dans six universités du pays, selon les données de l’Ordre des Médecins du Mozambique (OrMM). Cette avancée marque un contraste saisissant avec la période post-indépendance, en 1975, où le pays souffrait d’un quasi-vide en personnel médical.
À l’époque, le plus grand hôpital du pays, le Hospital Central de Maputo (HCM), surnommé « l’Arche de Noé » en raison de la diversité des nationalités des médecins étrangers venus prêter main-forte, comptait à peine une trentaine de praticiens. Des médecins africains, soviétiques, guinéens ou encore zambiens ont alors contribué à soutenir un système de santé naissant, selon le chirurgien Fernando Vaz, premier directeur du HCM après l’indépendance et ancien ministre de la Santé.
Aujourd’hui, le paysage est bien différent. Des institutions comme les universités Eduardo Mondlane, Catholique du Mozambique, Zambeze, Lúrio ou encore les instituts supérieurs des sciences de la santé et des technologies forment désormais des milliers de professionnels. Sur les quelque 6 100 médecins enregistrés à l’OrMM, environ 50 % sont actifs, principalement dans les provinces de Maputo (sud) et Sofala (centre), qui concentrent les principaux cursus médicaux.
Malgré ces progrès, l’OrMM souligne des défis persistants : surcharge des services, pénurie de spécialistes, infrastructures insuffisantes, manque d’équipements et disparités entre zones rurales et urbaines. L’institution appelle à améliorer les conditions de travail, à renforcer la formation continue et à mieux valoriser la profession pour retenir les talents dans le secteur public.