Côte d’Ivoire/Justice : Le magistrat Oumar Braman Koné livre sa part de vérités dans l’affaire Alino Faso

Le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan, Oumar Braman Koné a fait le dimanche 10 août à Abidjan la capitale économique de la Côte d’Ivoire, une sortie médiatique pour étayer les circonstances du décès subit le 24 juillet dernier, de l’activiste burkinabè, Alino Faso alors qu’il était en détention dans une prison ivoirienne.

Le Procureur Koné a fermement rejeté la thèse de l’«assassinat crapuleux» d’Alino Faso brandie et défendue par une bonne partie de l’opinion publique burkinabè, soutenue par les Autorités du Faso, affirmant qu’Alino Faso n’a jamais subi d’actes de torture à Abidjan. «Cela n’engage que ceux-là qui défendent cette thèse, sinon l’enquête est assez claire là-dessus», a martelé le procureur Braman Koné.

«Alain Christophe Traoré, alias Alino, était poursuivi devant la section antiterroriste du Tribunal de première instance d’Abidjan pour des faits de complots contre l’autorité de l’État et espionnage», a tenu à rappeler Oumar Braman Koné.

Prenant le contre-pied des accusations burkinabè, ce magistrat ivoirien a présenté le décor carcéral dont jouissait Alino Faso, précisant qu’«il avait droit au petit déjeuner, au déjeuner, au dîner, et même la possibilité de donner le menu de ce qu’il voulait bien manger. Il avait droit à la télévision».
Le choix de détenir Alino Faso sur le site de l’Ecole des gendarmes plutôt qu’à la Maison d’arrêt était «juste pour sa propre sécurité», a encore précisé Oumar Braman Koné.

Le parquet burkinabè a ouvert la semaine dernière une «information judiciaire contre X pour torture et assassinat, rejetant fermement la thèse officielle du suicide» dans le dossier de la mort d’Alino Faso.

Une information judiciaire est aussi ouverte en Côte d’Ivoire «pour la recherche des causes de la mort d’Alino Faso et a été confiée au doyen des juges d’instruction», a annoncé la Justice ivoirienne.

Les relations diplomatiques entre Abidjan et Ouagadougou sont exécrables depuis l’accession du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, en septembre 2022 et risquent de se compliquer avec cette affaire dite Alino Faso.

Andreï Touabovitch