Après le limogeage de son ministre de l’Energie le 26 septembre dernier, le président de Madagascar, Andry Rajoelina a annoncé dans la soirée du lundi 29 septembre, «la dissolution de son gouvernement et a promis de nommer un nouveau Premier ministre dans les trois prochains jours».
Dans un discours sur fond de reconnaissance à demi-mots des insuffisances dans le travail de l’exécutif, le jeune dirigeant de 51 ans a confié «avoir entendu les revendications de ces derniers jours, et a reconnu la légitimité des préoccupations» de ses compatriotes.
Il a dans la foulée tendu une main à la jeunesse de son pays qui constitue la plus grande couche de ses populations. Ainsi, Rajoelina a présenté au nom de l’exécutif, des excuses à son peuple, «admettant que plusieurs besoins et attentes n’avaient pas été satisfaits ou suffisamment pris en compte».
Pour les candidatures pour le futur poste de Premier ministre, le président Rajoelina a annoncé qu’une «Cellule spéciale sera chargée de recevoir les dossiers, avec une attention particulière portée aux jeunes».
Après les multiples manifestations dans le pays qui durent depuis le 25 septembre dernier, le dirigeant malgache a annoncé «des mesures d’accompagnement en faveur des entreprises victimes des récents pillages», à savoir : l’octroi de «prêts bancaires à taux zéro pour assurer leur trésorerie, des subventions spéciales destinées aux structures fragilisées, ainsi que des exonérations fiscales». Andry Rajoelina a en outre «promis une gouvernance plus concertée, axée sur une meilleure identification des problèmes et des solutions concrètes».
Une série de manifestations a eu lieu du jeudi au samedi 27 septembre dans plusieurs villes de la Grande Ile pour «réclamer l’accès à l’eau et à l’électricité, dénoncer leur délestage récurrent et des besoins sociaux divers de base non-satisfaits». Ces rassemblements populaires dans différentes grandes villes du pays ont dégénéré «en actes de pillage ciblant des entreprises publiques et privées et des commerces incendiés et dévalisés».
Le Comité de développement de l’Afrique australe (SDAC), l’Union Africaine (UA), l’Union Européenne (UE), l’ONU et diverses chancelleries étrangères ont appelé ces derniers jours, les protagonistes de la crise malgache à la retenue, et à privilégier le dialogue et des solutions pacifiques.