Poursuite des contestations populaires à Madagascar en l’absence d’un terrain d’entente

De nouvelles manifestations de la jeunesse malgache se sont déroulées ce mercredi 1er octobre dans plusieurs villes de Madagascar «pour réclamer le départ du Président Andry Rajoelina», après déjà une semaine de contestations et un appel à la grève générale désormais suivi dans plusieurs secteurs d’activités.

Dans la soirée de ce 1er octobre, le Chef de l’Etat Rajoelina a organisé une réunion au palais présidentiel avec des représentants de la communauté internationale présents sur la Grande Ile, une réunion qui s’est terminée «peu après 19H00 locales (16H00 GMT)», a détaillé Lova Ranoromaro, porte-parole de la Présidence malgache.

Cette officielle a critiqué vertement les tenants de la «Génération Z» qui coordonne depuis 8 jours ce large mouvement de contestation populaire dans les grandes villes de ce pays de l’Océan Indien. «Le mouvement est dispersé, sans qu’un vrai leader clair n’émerge pour porter sa parole et permette un échange structuré».

Lova Ranoromaro a défendu à demi-mot le pouvoir d’Andy Rajoelina, soulignant que «les revendications exprimées -notamment l’accès à l’eau et à l’électricité- ont déjà été prises en compte, avec en l’occurrence le soutien de nos partenaires internationaux». Mais «une instabilité politique conduirait à la suspension de ces appuis», a-t-elle mis en garde, éxpliquant «des financements importants» qui pourraient échapper à Madagascar si l’instabilité socio-politique en cours se poursuit.

Le pouvoir de Rajoelina est critiqué pour le manque de réformes sociales structurantes à même de sortir la majorité des populations du pays de la pauvreté.
La répression de cette série de manifestations a «fait au moins 22 morts et des centaines de blessés d’après un bilan de l’ONU» publié le mardi 29 septembre mais contesté par les autorités locales.

Dans la grande ville d’Antsiranana, Diego Suarez (Nord), une foule de plusieurs milliers de personnes a défilé ce mercredi 1er octobre, en appelant au départ du Président Rajoelina. Un rassemblement similaire de centaines de personnes a également eu lieu le même jour, à Toliara (Tuléar, Sud), selon des sources locales.

Andreï Touabovitch