Amplats, premier producteur mondial du platine, a décidé vendredi de licencier 12 000 mineurs en grève sauvage. Ce que les concernés, rassemblés un jour après, rejettent avec la plus grande détermination.
Même s’ils ont menacé d’être violents en cas d’entêtement d’Amplats, les mineurs se sont rassemblés pacifiquement dans un stade de Rustenburg, leur site de travail. Encadrés par des forces de l’ordre, les grévistes ont d’abord observé une minute de silence en la mémoire d’un de leurs collègues, mort le jeudi précédent suite à des accrocs avec la police. Ensuite, scandant des slogans, ils ont affiché leur détermination de continuer le combat face à leur employeur. Celui-ci avait convoqué les salariés absents ces dernières semaines à comparaître devant un conseil de discipline. Mais, du fait du refus de la majorité d’entre eux, Amplats a décidé de les révoquer. Depuis le 12 septembre dernier, les mineurs ont entamé une grève. Certainement inspirés par leurs collègues de Marikana, ceux-ci réclament également une augmentation salariale conséquente. Une revendication que le géant mondial du platine n’est pas encore prêt à satisfaire. A présent, la nature du combat a quelque peu changé : les mineurs veulent aussi être réembauchés. Dans le cas contraire, certains d’entre eux ont déclaré qu’ils ne vont pas hésiter à recourir à la violence. Néanmoins, lors de leur rassemblement, ils n’étaient pas armés, montrant ainsi leur volonté d’apaisement.
Ce conflit a un précédent fortement similaire. En février dernier, les mineurs d’Impala Platinum, principal concurrent d’Amplats, ont entamé une grève. Par conséquent, la compagnie avait décidé de licencier 17 000 de ses travailleurs avant de les réengager quelques semaines plus tard. Un accord sur la rémunération avait été trouvé. Par ailleurs, le secteur minier sud-africain connaît la période la plus sombre de son histoire : les grèves, qui ne s’arrêtent pas, ont abaissé la croissance du pays de 0,2 à 0,3 % au troisième trimestre.